Le Fleuve (Hermann Hesse)

Herman Hesse, dans « Siddharta »

« La première chose que le fleuve m’a appris, ce fut à écouter, à écouter d’un cœur tranquille, l’âme ouverte et attentive, sans passion, sans désir, sans jugement, sans opinion. Et le fleuve m’a aussi initié à ce mystère : que le temps n’existe pas. Le fleuve est partout simultanément : à sa source et à son embouchure, à la cataracte, au bac, au rapide, dans la mer, à la montagne : partout en même temps et il n’y a pour lui la moindre parcelle de passé ou la plus petite idée de l’avenir, mais seulement le présent.

Et quand j’eu appris cela, je jetai un coup d’œil sur ma vie et elle m’apparut alors comme un fleuve et je vis que le moi-enfant n’était séparé du moi-adulte et du moi-vieillard par rien de réel, mais seulement par les ombres. « 

La naissance n’était pas plus le passé que la mort ne sera l’avenir. Rien ne fut, rien ne sera : tout est, tout a sa vie et appartient au présent.

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