Vous ne saurez jamais …

Marguerite Yourcenar, à son amant, André Frémiaux Vous ne saurez jamais que votre âme voyage Comme au fond de mon cœur, un doux cœur adopté Et que rien, ni le temps, ni d’autres amours, ni l’âge N’empêcheront jamais que vous ayez été Que la beauté du monde a pris votre visage Vit de votre douceur Luit de votre clarté Et que le lac pensif au fond du paysage Me redit seulement votre sérénité Vous ne saurez jamais que j’emporte votre Lire la suite

« Mais où est donc l’ami que partout je cherche ? »

(Petite enquête émotionnelle) L’autre soir, je regarde à la télévision le film d’André Téchiné : « Ma saison préférée »… C’est l’histoire d’un frère (Antoine, Daniel Auteuil) et d’une sœur (Emilie, Catherine Deneuve), qui s’aiment et se disputent, presque comme des amoureux. Je plonge dans le petit écran et je vis un moment de grâce en compagnie de ces grands acteurs. A voir. Tout à la fin du film, lors du repas de funérailles de leur mère (Marthe Villalonga), Emilie se détache Lire la suite

Désir …

(René Daumal, 1943) Je suis mort parce que je n’ai pas le désir,Je n’ai pas le désir parce que je crois posséder,Je crois posséder parce que je n’essaye pas de donner;Essayant de donner, on voit qu’on n’a rien,Voyant qu’on n’a rien, on essaye de se donner,Essayant de se donner, on voit qu’on n’est rien,Voyant qu’on n’est rien, on désire devenir,Désirant devenir, on vit.

Je suis le capitaine de mon âme – William Henley

Poème cité par Nelson Mandela dans « invictus », poème qui, dit-il, l’a aidé à survivre dans les prisons sud-africaines… Dans les ténèbres qui m’enserrent,Noires comme un puits où l’on se noie,Je rends grâce aux dieux quels qu’ils soient,Pour mon âme invincible et fière, Dans de cruelles circonstances,Je n’ai ni gémi ni pleuré,Meurtri par cette existence,Je suis debout bien que blessé, En ce lieu de colère et de pleurs,Se profile l’ombre de la mort,Je ne sais ce que me réserve le sort,Mais Lire la suite

J’ai connu La Dame Bleue…

J’ai connu la Dame BleueQui a glissé de l’autre côté des HorizonsCurieux : avant de lever l’ancre, elle était assise dans son fauteuil ? Etrange : avant de larguer les amarres, elle écrivait une lettre ?Bizarre : avant d’appareiller, elle se baladait dans les près ?Nous avons connu la Dame BleueElle a glissé de l’autre côté des Horizons *** J’ai vu la Dame Bleue Un pas, une éléganceUn petit signe de la mainUne place dans son salonDeux doigts sur la joueUn regard qui se lève, un livre Lire la suite

Dépêche toi de rire …

Jean Tardieu Dépêche-toi de rire il en est encor temps bientôt la poêle à frire et adieu le bon temps. D’autres viendront quand même  respirer le beau temps c’est pas toujours les mêmes mais y a toujours des gens. Sous le premier empire y avait des habitants sous le second rempire y en avait tout autant. Même si c’est plus les mêmes tu t’en iras comme eux tu t’en iras quand même tu t’en iras chez eux. C’est pas moi Lire la suite

Reggiani dit « Enivrez vous » ! (de Baudelaire)

Il faut être toujours ivre. Tout est là : c’est l’unique question. Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve. Mais de quoi ? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise… Mais enivrez-vous. Et si quelquefois, sur les marches d’un palais, sur l’herbe verte d’un fossé, dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, l’ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au Lire la suite

« Reliquat », par Odile C.

« Fientes d’oiseaux en pagaille – duvets égarés – canettes de bière éparpillées –  emballages viennoiserie – Sachets tomato-ketchup vidés » « Encagé, enherbé, enroué, enrhumé, endiablé, en-corseté, envenimé, encastré, enserré, entouré, encerclé, en-crotté, enrôlé, enraillé, emboîté, enchaîné, empêtré, enraciné, encabané, encavé, entravé, entortillé, entaillé, enserré, enlacé, endossé, enterré, en dedans, en dehors … » « C’était mon ami.Les racines du châtaigner centenaire te caressent maintenant et pour toujours » Odile Cambrone. Lille, le samedi 14 octobre 2017, journées Nationales de l’architecture, la nature paysagère d’Euralille. Lire la suite

La Rose et le Réséda, poème de Louis Aragon

Celui qui croyait au ciel Celui qui n’y croyait pas Tous deux adoraient la belle Prisonnière des soldats Lequel montait à l’échelle Et lequel guettait en bas     Celui qui croyait au ciel Celui qui n’y croyait pas Qu’importe comment s’appelle Cette clarté sur leur pas Que l’un fut de la chapelle Et l’autre s’y dérobât Celui qui croyait au ciel Celui qui n’y croyait pas Tous les deux étaient fidèles Des lèvres du coeur des bras Et tous Lire la suite

Pour écrire un seul vers … Rainer Maria Rilke

Je m’balladais sur les réseaux, le coeur ouvert à l’inconnu. De temps en temps, une pépite ! Celle-ci a été recommandée par Rabia Z. Le mieux est de voir Terzief dire ce poème de Rainer Maria Rilke :  Le voici :  Pour écrire un seul vers, il faut avoir vu beaucoup de villes, d’hommes et de choses, il faut connaître les animaux, il faut sentir comment volent les oiseaux et savoir quel mouvement font les petites fleurs en s’ouvrant le Lire la suite

Philippe Fortioli, Poète, chanteur, diseur …

Philippe Fortioli est venu chanter chez nous le samedi 2 Juin, soirée suspendue à sa voix et à sa présence, soirée d’ouverture et d’élévation où les cœurs vibraient. Ecoutez ses chansons, lisez ses poèmes. http://sitephilippeforcioli.free.fr/mettreunpeudemusique.htm Il dit quelques mots – ou pas – puis ça commence et on ne sait plus où on est ni qui est qui. Puis il finit sa chanson, se détourne presque gêné dans sa barbe. On applaudit et il reprend. Et plusieurs heures après, ce Lire la suite

Le sel, notre compagnon de vie – par Bertil S., 1994

 » Quand nous vivons les charmes du jeu, le plaisir de la création, la séduction renouvelée et les premiers émois de l’amour,Le sel, c’est ce qui pétille au feu   Quand nous vivons la chaleur de l’hospitalité, la force de la fraternité, l’élan de l’amitié et l’amour partagé,Le sel, c’est ce qui donne la saveur Quand nous vivons l’usure du quotidien, les peines du déchirement et l’amour déçu,Le sel c’est ce qui corrode Quand nous vivons la confiance reconstruite, la Lire la suite

La perle – du tourment à la lumière, par Bertil S.

Imaginons une huître, posée au fond de l’eau. Bercée par l’eau claire et pure, elle semble sereine dans sa simple vie d’animal, calme, quotidienne et recommencée au rythme de la mer. Puis un jour, un grain de sable s’introduit dans cette huître. Un grain de sable minuscule, qui pourtant lui cause une irritation. Alors que fait l’huître, dans sa sagesse primitive ? Elle commence patiemment à entourer ce grain de sable de nacre, d’un nacre à la fois d’une grande Lire la suite

Silence d’amour – Alfio Antico

Silence d’amour Alfio Antico  Je t’ai aimée dès le berceau, je t’ai donné de la douceur miette après miette. Silence d’amour qui coule dans les veines, il n’est possible de te quitter. Ne pleurez pas, vous, les oliviers : l’amour et la tendresse viennent de loin. Ma joie bien aimée, souffle de mon âme, donne-moi ton coeur, je te donne ma vie. Ma pensée est vide et sans couleur et ce n’est que quand une mère oubliera son enfant que Lire la suite

La vagabonde du parvis d’Anatole (Rabia Z.)

depuis quelques jours elle a pris ses quartiers en bas de chez moi sur le parvis d’Anatole sa silhouette s’active sur ce bout de territoire caddie et sacs plastique son patrimoine elle déplace ses petits riens sur cet espace de la République qui l’a oubliée installation pour la nuit ses cheveux blancs son dos voûté se calent dans son couchage de fortune appuyée contre la porte de l’école maternelle la trace des rires des enfants l’aide à s’endormir je m’approche Lire la suite

Poèmes de Martine Julien – Portrait

Portrait en mouvement Elle ne marche pas elle danse elle a dans ses pas la cadence le vent lui tisse un reflet qu’elle se plaît à décoiffer c’est une enfance un roman une foule de bons sentiments elle a à la main le flambeau qui désigne au ciel les sots     elle ne danse pas elle vole elle a dans ses pieds la frivole la magie qui nous guide et nous hante nous fait perdre le nord et nous Lire la suite

Coulez mes larmes – Isabelle S.

Coulez, mes larmes Coulez, coulez mes larmes Il me faut baisser les armes, Allez, oui coulez mes larmes Je veux entendre votre vacarme, Roulez, roulez chaudes larmes,   Je ne vais pas en faire un drame Sortez, sortez belles larmes Il ne faut pas rompre le charme, Allez-y, ruisselez mes larmes, Et laissez venir à moi le calme Inondez moi donc mes larmes, J’entends le souffle de mon âme, Tout doucement elle s’alarme, Puis reçoit avec joie cette manne Isabelle Lire la suite

Poèmes de Martine Julien – Gâchis

Une onde chaude de tendresse qui se perd une vibration aigue du désir qui se perd un regard comme un appel qui se perd une caresse  d’amante qui se perd une valse muette immobile qui se perd un instant hors du temps un n’importe où un partout une minute entre les devoirs une étreinte entre les frontières étroites du lit un glissement sur le sol froid de la cuisine et qui irradie la maison un interdit un tabou qu’on brise Lire la suite

Surtout ne demande pas ton chemin …

Surtout ne demande pas ton chemin Version du chanteur Rezvani Texte adapté de Rabbi Nehman de Bratslaw (1772-1810) Surtout ne demande pas ton chemin A celui qui le connaît trop bien Car tu ne pourrais t’égarer Donc t’étonner et donc te retrouver C’est comme ça qu’on passe à côté de son jardin enchanté   Pour pénétrer dans ton jardin secret Tu peux y aller par n’importe quel sentier Pourvu que nul ne l’ait connu Un p’tit sentier par comme tous Lire la suite