Une histoire que m’a racontée mon cher beau-frère Michel Terral
L’histoire se passe à l’aéroport de Dar-el-Beida, à Alger.
Une vieille dame toute menue et bien de sa personne passe la douane avec ses valises. Cette dame française habite Alger. C’est une ville qu’elle aime, car elle y est née et elle n’a jamais voulu la quitter. Le douanier, un beau jeune homme moustachu et souriant dans son uniforme vert demande à Marie-Lucie (c’est son nom) de déballer une des valises et trouve en fouillant une épaisse enveloppe qu’il ouvre avec suspicion…
Il en sort un épais tas de billets de banque ! Ou du moins des documents qui y ressemblent, un peu ainsi :
Regard interrogateur et réprobateur : qui pourrait penser que cette dame digne ait pu tromper son monde à ce point ? Elle, une délinquante financière ? On ne peut décidément se fier à personne.
- Comment expliquez vous la présence de cette liasse de billets dans votre valise ?
- Mais, mon jeune ami, ce sont mes indulgences !
Indulgences, indulgences … le fonctionnaire n’a jamais entendu parler de ça… (ça n’est pas au programme de l’école algérienne, ni même à l’école des douaniers ! Et c’est bien normal). Ca sent l’entourloupe … Et pourtant, cette dame a l’air sincère. Comment s’expliquer ?
- Vous comprenez, Monsieur, j’en ai hérité de ma mère, j’ai là de quoi éviter plusieurs siècles de purgatoire !
Les yeux du pauvre douanier s’écarquillent encore plus …
C’est ce qu’on appelle un « choc des cultures »
(Pensons-y, quand il nous arrive de ne pas comprendre le comportement de quelqu’un !)(« Lorsque tu ne comprends pas ton frère, c’est peut-être qu’il entend un autre tambour », dit le proverbe africain)
(Précisons quand même que, devant tant de mystère, le douanier a laissé passer la dame qui a pu continuer son voyage sans encombres …)