J’aime écouter la parole des enfants, qui parfois est une vraie « parole » ! Je partage avec vous quelques « mots d’enfants », que j’ai glané ça et là en écoutant mes amis. Vous en avez sûrement vous mêmes à partager ! Envoyez les moi en commentaires, je les intégrerai à cet article ! à bientôt !
Dans la salle à manger sombre et tapissée de tentures, chez la tante du petit petit Sven (5 ans), il y a un coin bien mystérieux ! Les adultes disent que derrière le lourd rideau, habitent des « Loups Kataires ». Sven a peur : et si ces loups débarquaient un soir maléfique et mangeaient tout le monde ? Ce n’est que longtemps plus tard, devenu adulte, que Sven compris qu’un simple contrat de location liait sa tante et ses … locataires !
Elise, en pleine rue :
- « Maman, j’ai le pantalon qui me marche sous les pieds »
[Notez que pour beaucoup d’enfants, les pantalons sont bien vivants]
Le petit Yvan visite des ruines romaines avec ses parents et au bout de quelques temps, il se fatigue de tout ce qu’il entend. Il s’écrie :
- Y en a marre de tous ces romains : Jules Ferry, Louis XVI !
- Comme connais-tu Jules Ferry ?
- Oh ! c’est facile, je connais tous mes Rois de France !
[Notez que les cours d’histoire remontent quand on ne les attend pas]
Dans la conversation familiale, il vient que les amis sont importants et qu’il faut en prendre soin : « il faut les cultiver, comme des plantes dans un jardin », dit-on. Or dans sa classe de CM2, le petit Bruno a du mal à supporter un copain, Rémi, qui semble brutal. Et Bruno de dire :
- Eh bien tu vois, Rémi, il ira pousser dans le jardin d’un autre !
[Notez qu’il ne s’agit pas de déraciner Rémi, ni d’arrêter de l’arroser. C’est juste quelqu’un d’autre qui doit le faire. Généreux, non ?]
Le petit Paul, le soir à la veillée, soupire et dit à sa mère :
- Tu vois, Maman, l’amour, ça complique mieux la vie
[Notez que cet enfant a tout compris]
C’est Noël, Emilia a deux ans. On lui montre le sapin de Noël.
- « Non, c’est le sapin d’Emilia ! », répond-elle.
[Notez l’usage de la conjonction DE, aux significations variées]
Invitée chez des voisins, on mange des biscuits d’apéritif.L’hôte demande au père, Hervé :
-
-
- En veux tu un peu plus, Hervé ?
- Je ne voudrais pas abuser, répond Hervé
- Moi, je voudrais bien abuser ! dit Johanna, deux ans
-
[Notez la candeur de l’abus. La politesse ne s’apprend que lentement]
Une fête entre amis. A la fin du repas, quelques prises de paroles emphatiques et généreuses qui impressionnent Aldo (trois ans). Il s’écrie alors dans le silence général :
-
-
- Et vive le cul !
-
[Notez qu’on peut être débordé par son enthousiasme]
On parle entre adultes de sorties, de bal, de boites de nuits. Helena, six ans et qui a tout écouté, demande gentiment à sa mère :
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- Et toi, Maman, es -tu sortie en boite de nuit, de ton vivant ?
-
[Notez qu’on a toute la vie pour s’amuser, comme dirait Moustaki]
Je discute de ces « mots d’enfants » avec un ami qui me raconte une anecdote, une phrase qui lui vient de son plus petit frère qui dévorait alors des livres d’histoires tout en dessins (pour les enfants).
Un jour ils croisent dans la rue un piéton qui se trouve être noir. Et l’enfant de déclarer :
« Regarde maman, un esclave ! »
Dans ses livres d’histoires il venait de terminer le chapitre sur la traite des noirs… !
Candeur à l’état brut. (La mère s’est bien sûr tout de suite excusée… mais comment rattraper ça sans bafouiller ??)
Celle-là, il fallait vraiment la trouver ! C’est de la poésie à l’état pur ! Je n’ai pas fini d’y réfléchir …
Maé, la fille d’une amie (qui venait de se séparer d’avec son papa) lui dit un jour :
– Tu sais, maman… L’Amour, ça complique mieux la vie !
Trois mots-valise de mon fils Simon, doux et rêveur, qui voulait fêter son ami-versaire, se laver les dents avec du gentil-frice et prendre le téléféérique
Oui, là, ça confirme la sagesse de nos petits ! les fameux mots d’enfants que nos clownanalystes ne font finalement qu’imiter !