Un roman de Nathalie Saint Cricq
2 Mai 1923. Comme chaque jour, Clémenceau s’installe à son bureau. A 82 ans, il n’a rien perdu de sa flamboyance ni de son orgueil. Alors que la République l’a remercié, le « Tigre » ignore qu’il se prépare à vivre les années les plus passionnées : Marguerite Baldensperger, éditrice de quarante ans sa cadette, s’apprète à passer sa porte pour lui proposer d’écrire un livre. Elle est aussi réservé et discrète que lui se montre charmeur et tempêtueux. Pourtant, dès lors, un pacte les unit : « Je vous aiderai à vivre, vous m’aiderez à mourir ».
Marguerite surmontera ainsi le grand chagrin de sa vie et reprendra goût à l’existence. Clémenceau puisera dans sa présence une vigueurnouvelle poue le combat politique et retrouvera la fougue de ses anciennes batailles. Malgré les années qui les séparent, ils vont s’iamer, chacun à leur façon.
Le livre de Nathalie Saint Cricq (J’ai lu, 2022) raconte cette histoire en se basant sur les centaines de lettres que se sont échangées les « amants », Georges et Marguerite.
On y voit un amour grandissant, du désir, du respect, des découvertes, des impatiences, de la déception, de l’espoir … entre un vieux tigre de 82 ans et une femme mûre.
Une immense complicité, une découverte mutuelle, tragique, désespérée, car le temps est court pour vivre cet amour impossible et pourtant réel.
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On y découvre (ou redécouvre) Clemenceau, avec sa tendresse, ses immenses défauts et sa vitalité de jeune homme et Marguerite, blessée par la vie et que le vieil homme comprend si bien … Clemenceau, avec son amour fraternel pour Claude Monet, une complicité de vieux chnocks, une tendresse d’adolescents. Elle, elle voit tout comprend tout, pardonne tout, parfois se rebiffe, s’attendrit toujours.
Est-il possible d’aimer à tout âge ? est-il possible d’apprendre à vivre et d’apprendre à mourir grâce à une proximité intense, une complicité d’entre les âges et les expériences ?
Lorraine Levy en a fait un téléfilm bouleversant, je l’ai vu 4 ou 5 fois et je le reverrai ! Michel Arditti (Clemenceau) et Emilie Caen (Marguerite) crèvent l’écran ! Les images, les ambiances, les décors intérieurs, les lumières, les dialogues, l’humour … Paris, Giverny chez Monet, Saint Vincent sur Jard (Charentes), … tout est beau !
Bonjour, je suis peut-être hors sujet. Vous avez publié un post émouvant sur les derniers mots du professeur Chalmey à Alger . J’ai été bouleversé par votre témoignage car j’ai été un élève du professeur Chalmey
au lycée Ampère à Lyon en 1973.-1974 . Il m’a transmis beaucoup de choses. Des valeurs humanistes, mais aussi un amour de la culture.. je me rappelle de ses cheveux alors dégarnis et de sa petite moustache… parfois il nous lisait une nouvelle extraite du K de Buzzati et nous étions captivés . Je crois que j’ai eu un très grand professeur de lettres à cette époque. Mais comme toujours, je n’ai pu mesuré les bénéfices de son enseignement que beaucoup plus tard. J’ignorais complètement qu’il avait enseigné auparavant en Algérie.
Excusez le retard de ma réponse. je suis très heureux d’avoir ainsi, grâce à mon blog et à cet article, pu toucher, au travers du temps infini, un ancien élève du Professeur Chalmey ! Je le retrouve tout à fait dans votre description. Lorsque le cours était fini un peu plus tôt (je le soupçonne de s’être arrangé pour que ça arrive), il nous lisait des extraits de livres qu’il avait aimé. Je me souviens en particulier de lectures de l’Odyssée. C’est étonnant, mais particulièrement les profs de français ont le talent d’ainsi captiver leurs élèves et de leur laisser des souvenirs ineffaçables. Par rapport à l’Algérie, son grand humanisme faisait que jamais il ne s’exprimait de manière extrême, alors qu’il était courant que ses collègues le fassent devantleur classe. Un grand-grand monsieur. Quelle chance nous avons eue.