Glyfos – la laideur en beauté ! – de Kozana Lucca

Kozana Lucca, que vous connaissez bien, arrive un jour d’été et nous parle d’un projet qu’elle nomme mystérieusement Glyfos (du Grec : écrire en gravant). Comment transformer concrètement la laideur en beauté ? Est-ce là le projet d’un enchanteur ? D’une magicienne ? D’un crapaud qu’un baiser d’amour transformerait en Fée ? Patience ! « Ma nous allons pas jouste parler, mais lé faire ! », nous dit Kozana dans son accent inimitable !

Quelques heures après, nous voici sur la plage de sable du Centre de Loisirs non loin d’ici. Kozana a pris avec elle un grand sac de jute, visiblement assez lourd, et commence à le tirer derrière elle en chantant ! Etrange. Cette grande dame, avec ses vêtements amples de couleurs chatoyantes, chante en tirant un sac de jute ? Ah ? Mais elle s’arrête, se baisse, attrape un papier qui gisait au sol et le met dans son sac. Et cela continue. Un chant, un papier, un chant, un bout de plastique, un chant, un morceau de caoutchouc… Le sac continue de se remplir et le chant amplifie.

Et quand Kozana chante, elle chante ! C’est-à-dire qu’elle chante à la manière du Roy Hart Théâtre : nous entendons distinctement les muscles de son âme !

Derrière elle, les traces du sac sur le sable deviennent des dessins aux formes courbes, spirales, entrelacs, chaînes, filets et nœuds entrecroisés ! Et derrière elle, la plage devient propre … et décorée.

Le mythe de la fée qui vous rend votre jeunesse
Le mythe des rides qui magnifient votre vie passée
Le mythe du sel qui corrompt et qui conserve
Le mythe de la perle que l’huître fabrique pour se défendre contre le grain de sable irritant
Le mythe de la réparation visible en Afrique et au Japon
Le mythe des épreuves que nous traversons et qui rendent plus forts
Le mythe du corps qui, agressé par la maladie, produit ses anticorps
Le mythe du clown qui transmute nos souffrances en création
Le mythe plus général de l’art qui « résout la souffrance en lumière » (suivant le mot de J.P. Klein),
Le mythe de la résilience qui nous aide à survivre et même à trouver le bonheur malgré les peines …

Kozana en a fait un ouvrage : « Glyfos », que vous pouvez vous procurer (https://demuseo.com/producto/glyfos-voces-trazadas-en-la-arena/). Elle y parle du chant, de la danse des enfants, de « tortuga alada » (tortue ailée, à la fois lente et rapide), de « festina lente » (la fête lente de la vie), du nettoyage de nos êtres à travers celui de la planète (« las crisis personales y ecologicas »), du recyclage des émotions, de la « vision circular » …

Luttons ! Pour suivre Erri de Luca, sans haine, sans acrimonie mais sans faiblesse, en agissant de manière concrète et optimiste, sans compromissions mais avec de nobles compromis, en buvant enfin le verre à moitié plein ! Et surtout avec joie. Pour dire avec Henri Salvador : «  La gaieté est plus qu’une politesse, c’est une véritable chevalerie » (La joie de vivre, 2011). Cette joie qu’avait Kozana.

Devant l’adversité, que faire ? Combattre ! Ne pas se laisser abattre ! Comme Daniel Pennac (Chagrin d’école), qui a su dépasser la destinée de l’échec scolaire !

La Perle est le moyen qu’utilise l’huître pour transformer sa souffrance en douceur et en beauté !

Revenir à la page d’accueil

12 Replies to “Glyfos – la laideur en beauté ! – de Kozana Lucca”

  1. ROSETTA ARCURI

    Merci Bertyl, y’a que la foi qui sauve comme le chantait François. Béranger. Noël a toi et a ta famille. Merci a Ingrid. Merci aux huîtres perlières et a la vue en nous. Quels mystère cette vie en nous…
    Tendresse vers votre maison

    Répondre
  2. bernard thirion

    En lisant ce texte, je m’aperçois que autant je reconnais le sacré, autant la mystique, l’interprétation des signes m’est étrangère et me dérange. Je ne sais pas pourquoi?

    Répondre
    1. Bertil Sylvander Post author

      Merci pour ce commentaire, qui aide à progresser. Moi aussi, avec ma formation protestante (qui a du bon, mais aussi du moins bon), je n’aime guère le mystique, qui parfois n’incite pas assez à réfléchir… (jusqu’à rendre stupide parfois). D’un autre côté, en côtoyant des gens d’origine catholique, je m’aperçois que la mystique peut les consoler simplement quand le malheur est là. Mystère ! Mais c’est vrai que cela me touche moins. Dans l’histoire de Kozana que je raconte ici, il s’agissait plus d’un acte écologique et militant sublimé par la voix et la chant. Kozana n’était pas une mystique, mais une artiste qui avait des convictions écologiques. C’est vrai qu’elle s’émerveillait souvent des mystères des synchronicités, mais pas de manière compassée ou « triste », mais avec une belle joie de vivre.

      Répondre
  3. Christine Golay jay

    la laideur est dans la beauté et la beauté contient la laideur et c’est de cet ensemble que naît la Vie! Main-tenir l’équilibre est un enjeu de chaque instant! Kozana la grande Amorosa de la Vie a tracé et retracé des Voix dans nos coeurs ! merci à Aile….et merci à Toi cher Bertil pour ces mots si bons si beaux!

    Répondre
      1. Christine Golay Jay

        Ouiiii comme le dessin de Kozana dans le sable. Le symbole du yin et du yang est un Glyfos en fait…?

        Répondre
  4. Porché dany

    Merci Bertyl pour cette belle histoire de Kozana
    Belle alchimie de transformer la laideur en beauté
    Chaque jour nous y travaillons modestement
    Mais on a besoin de force et ton Salon Ardent nous la donne par petites gorgées!

    Répondre
    1. Bertil Sylvander Post author

      Cher Noah ! Je vois ton commentaire, donc ça marche ! Vas-y, dis moi ce que tu en penses ?

      Répondre

Répondre à bernard thirion Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *