Un paléoanthropologue a trouvé récemment lors d’une campagne de fouilles en Chypre une tombe néolithique vieille de 9500 ans. Dans cette tombe était lové un petit squelette correspondant à celui d’une enfant de sexe féminin d’environ 10 ans. Blotti dans ses bras, un squelette de chat.
Et je laisse mon imagination faire le reste.
Selon Jean-Paul Demoule, le chien a été domestiqué dès le mésolithique du temps où l’humain était encore chasseur-cueilleur, mais la domestication du chat est intervenue au moment de l’invention de l’agriculture et de l’élevage au moyen orient. Cultiver la terre exige que l’on sache stocker les graines de céréales (dans des poteries en argile) et les protéger contre les rongeurs, ce qui demande l’aide du chat. A cette époque, les humains se sédentarisent et deviennent agriculteurs-éleveurs.
Une petite fille du village a du s’attacher tellement fort à un de ces chats que lors de sa mort prématurée, ses proches l’ont inhumée avec son animal familier. Je l’imagine tout le temps fourrée avec son chat, à jouer avec lui, le tenir dans ses bras, etc., au point que ses parents devaient l’attraper : « laisse ce chat faire son travail ! ».
Mais quand elle est décédée prématurément (maladie ? accident ?), la douleur a dicté aux parents cet acte tellement humain et simple de ne pas les séparer. Fascinant d’imaginer la vie quotidienne de nos très lointains ancêtres, leur travail de chaque jour, leurs moments de fête lors des récoltes d’été, leurs moments de recueillement lors des veillées d’hiver… Leurs amitiés, leurs amours, leurs conflits, leurs travaux et leurs jours, leurs tribunaux et leurs guerres … Leurs joies et leurs chagrins.
Voilà ce que cette découverte archéologique m’inspire en ce début d’année 2018 ! Bonne année à tous !
Je lis actuellement Americanah de Chimamanda Ngozi Adichie.
Cette femme Nigèriane noire va étudier à Philadelphie est passionnante.
Touchant pour l’enfant, cruel pour le chat
Il aurait peut être préféré continuer à courir après les souris?