Ivres paradis, bonheurs héroïques, de Boris Cyrulnik, Paris, Odile Jacob

« La vie est un champ de bataille où naissent les héros qui meurent pour que l’on vive. Mes héros vivent dans un monde de récits merveilleux et terrifiants. Ils sont faits du même sang que le mien, nous traversions les mêmes épreuves de l’abandon, de la malveillance des hommes et de l’injustice des sociétés. leur épopée me raconte qu’il est possible de s’élever au dessus de la fadeur des jours et du malheur de vivre. Quand ils parlent des merveilleux malheurs dont ils ont triomphé, nos héros nous montrent le chemin »

Boris Cyrulnik m’aide à vivre, car il éclaire souvent des choses qui me sont opaques. L’empathie, par exemple, qui n’est pas innée. Les personnes autistes semblent en être dépourvues, alors que cette faculté apparaît vers l’âge de 3 ans.

L’empathie
Expérience, un enfant et deux adultes sont dans une pièce. Ils mettent ensemble un ballon dans un coffre au milieu de la pièce. Un des adultes quitte la pièce et celui qui reste avec l’enfant déplace le ballon dans l’armoire. Il demande à l’enfant : « lorsqu’il viendra nous rejoindre, où ira-t-il chercher le ballon ? »
Avant 3 ans environ, les enfants répondent « dans l’armoire » (car il ne peut pas encore se mettre à la place de l’adulte, donc il croit qu’il est au courant de déplacement de l’objet). Après cet âge, il répond : « dans le coffre » (car il peut se mettre à la place de l’adulte, qui n’est pas au courant du déplacement de l’objet).

Autre expérience, celle connue des Chamollows ! 

L’expérimentateur pose devant l’enfant une assiette avec un Chamallow. Il lui dit :


« Je vais te laisser un moment. Si quand je reviens, tu n’en as pas pris un, tu en auras deux. Si tu en as pris un, pas de problème, régale toi ». Pendant l’absence de l’adulte, l’enfant est filmé. Certains enfants mangent la friandise tout de suite. D’autres la regardent en soupirant. d’autres la touchent et se lèchent les doigts, etc.. C’est charmant !

 

Certains enfants attendent pour en avoir deux. En général, l’âge pour arriver à cet effort surhumain est là aussi 3 ans.

Ma conclusion pour construire une civilisation apaisée : 

  1. Etre capable de se mettre à la place de l’autre
  2. Etre maître de ses instincts

One Reply to “Ivres paradis, bonheurs héroïques, de Boris Cyrulnik, Paris, Odile Jacob”

  1. Abgrall

    J’ai beaucoup d’affinités avec Boris Cyrulnik, j’ai dévoré ses écrits, il m’a toujours parlé. Concernant les enfants autistes avec lesquels j’ai travaillé pendant une vingtaine d’années dans diverses institutions en tant qu’orthophoniste, ce qui me vient à l’esprit est que ce handicap est majeur pour l’autiste, les familles et les soignants. Un séisme. Pour tous, il est indispensable d’être au plus près de la personnalité de chacun, en particulier de ses ressources, sinon on se perd. J’ai rencontré ça à l’hôpital où l’on est obsédé par le diagnostic, souvent inopérant et réducteur ; L’indispensable pour moi est d’accompagner, soutenir les proches et l’enfant, reconnaître, inventer. Une personne autiste ne se réduit pas à son handicap ; Elle a comme chacun de nous une individualité, des richesses personnelles – eh oui !! – sur lesquelles il est nécessaire de s’appuyer. Pour cela il faut oublier la pathologie, être avec la personne en face de soi, l’écouter. Et après, on peut imaginer quelque chose …

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