Note au lecteur
Vienne, le 12 Juin 1985
Retournant à Vienne après la guerre, nous sommes, ma sœur Lisbeth et moi-même, revenus dans la vieille maison familiale, au 6 Lautlachenstrasse. Outre la légère poussière accumulée sur les meubles, tout était resté en l’état depuis sa mort. Pour déménager la maison, nous avons dû trier les affaires de Père et même parfois les jeter. C’était bien triste.
Et nous avons retrouvé, à côté du fameux revolver, un carnet en cuir noir – sorte de journal de bord – dont nous avons décidé de recopier quelques extraits sur ma machine à écrire.
Au fil des pages, nous avons décelé en père un personnage étrange, plus étrange encore que ce papa que nous avions connu dans nos années d’enfance.
Otto Didakt était un original.
Mais il nous est aussi apparu, au cours de cette lecture bouleversante (de 1932 à 1938, date de sa mort), que Père était passionné par le devenir des humains et angoissé par l’évolution politique et sociale des pays d’Europe, en des temps troublés. Il l’a montré amplement, à sa manière généreuse et maladroite. Pauvre Maman.
Il nous a semblé que ces feuillets méritaient d’être publiés. En accord avec ma sœur Lisbeth, ils le seront en 2018. Nous en confions la tâche à notre ami Bertil Sylvander. Qu’il en soit ici remercié.
Je vous en souhaite une belle découverte, lecteurs du XXI° siècle !
Signé : Hans Didakt
Vienne, le 11 Février 1932
Aujourd’hui est un grand jour ! J’ai en effet décidé d’écrire mon journal dans ce magnifique carnet en cuir noir offert à Noël par ma douce Gertrude. Trop occupé par ma vie familiale autant que par mes multiples travaux de recherche et d’enseignement, je ne vois pas le temps passer et mes descendants risquent de ne rien savoir de ma vie quotidienne, de mes actions et opinions au jour le jour, de mes engagements au service de l’être humain et du devenir de la société. Car je veux être un témoin de mon temps.
Notre temps est difficile, car je vois avec angoisse monter les populismes, les intolérances et le simplisme, toujours du côté des plus forts et toujours approuvés par les plus faibles …
Je me mets à ma table de travail et je vais enfin commencer mon journal.
Je vais sans plus attendre entreprendre d’entamer le début des opérations autorisant la mise en place de l’ensemble du processus qui conduira à l’initialisation de ses phases de démarrage. Phases dont la réalisation est nécessaire en vue de la mise en route des mécanismes qui entraîneront le prélude de la période d’amorce apte à déclencher les procédures d’engagement du cycle primaire de l’introduction de la manœuvre d’écriture de mon journal.
Ainsi pourrais-je enfin, à ce stade, attaquer le préambule, dont le déroulement m’amènera inéluctablement au prologue et par conséquent très logiquement dans une situation où je serai à même d’enclencher la démarche qui sera à la racine de l’ouverture de la page que je pourrais alors développer tout à…
Prochaine édition : Vienne, le 12 Février 1932
Télécharger « Le Journal d’Otto Didakt », in extenso : OTTO DIDAKT fusionné mars 18
« Notre temps est difficile, car je vois avec angoisse monter les populismes, les intolérances et le simplisme, toujours du côté des plus forts et toujours approuvés par les plus faibles. »
Notre temps ressemble étrangement à cette description. Sommes-nous dans l’avant guerre?
Cette année, j’ai décidé d’aller au Salon de l’Otto
JPK