Paris, Gallimard, 1987
Ingmar Bergman … quand j’en parle autour de moi, je constate soit une immense admiration, soit l’arrivée des sarcasmes les plus éculés : « cinéma suédois : ennui, personnages graves qui énoncent de grandes vérités devant une fenêtre sombre »… Que c’est injuste ! Comme lorsqu’on évoque Jacques Chancel, qui aurait eu comme leit-motive : « Et Dieu, dans tout ça ? » , ce qui est faux et archifaux !
Eloignons nous des préjugés !
Ingmar Bergman, cinéma de la nature, de la lumière, cinéma de la poésie, des personnages naïfs et vulnérables, cinéma de la vision transcendante …
Et quand on lit son livre, on voit sa profondeur, son exigence envers lui-même, sa quête, sa souffrance, son orgueil, sa fierté, son amour de la vérité, sa sensibilité extrême …
Depuis l’âge de la première conscience, ses souvenirs sont faits de reflets, d’ombres et de lumières. Son directeur de la photo et ami intime, Sven Nykvist est le grand complice de l’indicible dans ses recherches des éclairages …
Et il raconte sa vie dans un humour désabusé, presque détaché…
« Lumière douce, dangereuse, comme dans un rêve, vivante, morte, nette, brumeuse, brûlante, violente, nue, soudaine, sombre, printanière, droite, oblique, sensuelle, contraignante, délimittante, vénéneuse, calmante, sereine. La lumière. »