Jeudi 8 et vendredi 9 juin 2017
Colloque « Clownstorming. De l’ambivalence clownesque dans les cultures et pratiques contemporaines (Nancy) »
Université de Lorraine, Nancy
Laboratoire Littératures, Imaginaire, Sociétés (LIS – E.A. 7305)
Proposition de communication
Bertil Sylvander, Bataclown, 29 Janvier 2017
Le clown d’intervention sociale selon l’approche du Bataclown, dans le contexte général du « clownstorming » : origine, sens et portée de ce phénomène social
Les pratiques liées à l’art du clown ont connu et connaissent depuis une vingtaine d’années dans le monde un essor remarquable. Lorsque le Bataclown a été créé à l’automne 1980[1] sur la base du travail de Lecoq, mais aussi d’un certain nombre d’inspirateurs qui nous étaient plus spécifiques, nous n’imaginions pas le mouvement puissant auquel nous assistons aujourd’hui : présence accrue de spectacles de clown en salle et dans les festivals de théâtre et de cirque (dont Avignon), boom des formations d’acteurs clowns et des compagnies, développement des travaux universitaires et des publications sur ce thème. Sur Facebook, plus de 3000 personnes se sont regroupés autour d’un intérêt commun : le clown contemporain.
Le Bataclown a lancé pour sa part ses formations « A la découverte de son propre clown », qui consiste à allier bienveillance humaniste et rigueur technique, a développé et mis en scène de nombreux spectacles. Il a surtout inventé en septembre 1983 une nouvelle orientation : le « clown d’intervention sociale », en lançant son activité phare : la clownanalyse. Cette pratique consiste à mettre en jeu le regard du clown sur la vie des humains en société. La Compagnie des clownanalystes du Bataclown regroupe 10 acteurs et a réalisé plus de 2500 interventions à ce jour. Il a été aussi à l’origine d’un mouvement plus ample de compagnies de autour de la revue Culture Clown et plus récemment de la Fédération FOCUS. Il a effectué de plusieurs travaux universitaires, et publié deux ouvrages.
Notre intervention ne se centrera pas uniquement sur l’histoire de cette compagnie, qui peut certes avoir un intérêt général en tant que pionnière. Elle visera aussi, puisque nous en avons un recul historique, à présenter une interprétation des origines et des causes de ce mouvement à la fois artistique et social : Comment s’est manifesté cet intérêt pluriel et différencié pour le clown, que le colloque désigne avec humour comme « clownstorming » ? Quel sens sociologique et quelle portée donner à cet essor et à cette diversité ? Quelle insertion sociale et quel rôle le clown a-t-il pu prendre dans nos sociétés contemporaines et pour quelles raisons ?
Nous aborderons ces points en rendant compte de la composition et des pratiques concrètes des compagnies du réseau, présentes dans le domaine du clown d’intervention sociale.
Mots clés : Clown-théâtre, Acteur-Clown d’Intervention sociale, social clowning, Intervention, sociologie des réseaux.
[1] Le Bataclown a été créé par Anne-Marie Bernard, Jean-Bernard Bonange et Bertil Sylvander et a installé son école de clown (salles de travail et bureaux) dans le Gers à Lombez. Voir présentation plus détaillée sur www.bataclown.com