Ca devait être au printemps 1995, en avril ou mai. La ville avait organisé un festival de peinture pour amateurs, en général peu ou pas connus.
C’est dans une ancienne grainèterie que j’ai découvert une dizaine de tableaux qui m’ont tout de suite plu : des couleurs, des personnages, la mer, le ciel bleu … et parmi eux, une peinture naïve représentant une scène de marché aux Antilles. J’ai aimé aussi l’artiste, discrète et timide. Je trouvais le prix des tableaux abordables.
J’ai hésité… celui-ci…celui-là… Ce sera celui avec les trois personnages aux couleurs vives, le ciel bleu, les vagues…
Et j’ai accroché le tableau dans mon salon :
Neuf ans ont passé, on est en 2004, je suis enseignante dans une classe de CP. Nous sommes avant les vacances de février. Une petite Annabelle (6 ans) vient me dire que sa maman voudrait venir me rencontrer.
Quelques jours plus tard, Madame « Maman d’Annabelle » est là. Elle semble gênée. En effet, la famille doit partir en voyage aux Antilles pour trois semaines et elle doit m’annoncer qu’Annabelle sera donc absente de l’école une semaine entière.
Je réponds : « Quelle chance, Annabelle ! Tu vas profiter de tes vacances pour nous écrire, tu nous enverras une carte postale ». Quinze jours plus tard, SURPRISE ! la carte postale arrive à l’école.
Me voici stupéfaite : la carte représente le tableau qui trône dans mon salon !
Par quel phénomène cette peinture a-t-elle été transformée en carte postale, vendue de l’autre côté du monde, choisie par cette petite fille et sa Maman pour revenir justement vers moi ? Mystère !